
Le Caire et Alger, autrefois promesses d’émancipation, ne sont, en 2025, que l’ombre de ce qu’elles auraient pu devenir. En cause : des régimes militaires camouflés derrière des façades civiles, gouvernant dans la continuité du pouvoir absolu. En Égypte comme en Algérie, les généraux contrôlent l’économie, étouffent la presse, manipulent les élections et répriment la contestation. Depuis les années 1950, aucun véritable changement démocratique n’a été toléré. Ce système de gestion autoritaire a transformé deux grandes capitales en villes désorganisées, polluées, surpeuplées, où les jeunes rêvent seulement de partir. L’accès aux services de base, à une éducation de qualité ou à un emploi stable devient un luxe. L’État, au lieu d’être un moteur de progrès, agit comme un rempart contre toute forme de transformation. Le peuple, souvent accusé d’immobilisme, est en réalité pris en otage par un appareil sécuritaire brutal et corrompu. Ce sont deux sociétés paralysées par la peur, mais aussi par la résignation imposée. Le parallèle entre Alger et Le Caire n’est pas une coïncidence : c’est le fruit d’un modèle hérité de la colonisation et perpétué par des militaires qui ont remplacé l’occupant sans changer les méthodes.
Themouns